Cinq moyens de lutter contre le changement climatique et de protéger la vie sur terre et dans l’eau par l’éducation. Exploration des liens entre les ODD 4, 13, 14 et 15

Quel rôle peut jouer l’éducation dans la protection de notre planète ?

Il y a une relation entre l’éducation, la crise climatique et la préservation de la vie sur terre et sous l’eau à différents niveaux. Si l’éducation est indispensable pour mieux sensibiliser les populations aux conséquences néfastes des actions humaines sur les écosystèmes naturels, le déséquilibre des écosystèmes et les urgences liées aux changements climatiques constituent en même temps des obstacles majeurs à la réalisation du droit à l’éducation de ces populations. En effet, les urgences liées aux changements climatiques ont pour conséquence la déscolarisation de millions d’élèves. Des catastrophes comme les glissements de terrain, les feux de forêt, les sécheresses, les inondations, les cyclones ou les typhons provoquent famine, décès, déplacement forcé des populations et destruction des établissements scolaires et des universités, et il faut parfois des années aux communautés pour se rétablir après ces événements.

La cible 4.7 mentionne spécifiquement le rôle de l’éducation dans la promotion de la durabilité « Faire en sorte que tous les élèves acquièrent les connaissances et compétences nécessaires pour promouvoir le développement durable, notamment par l’éducation au développement durable et aux modes de vie durables, aux droits de l’homme, à l’égalité des sexes, à la promotion d’une culture de paix et de non-violence, à la citoyenneté mondiale et à l’appréciation de la diversité culturelle et de la contribution de la culture au développement durable ».

1. Créer des connaissances

L’éducation tient une place cruciale dans la lutte contre le changement climatique et est essentielle pour comprendre comment la crise climatique provoquée par les hommes affecte la planète. Nos connaissances sur la crise climatique se fondent sur des données scientifiques et de recherche solides, minutieusement décortiquées et analysées par des scientifiques partout dans le monde. Elles constituent la base des recommandations politiques formulées dans le rapport du GIEC. Des chercheurs, des universitaires et des spécialistes de l’enseignement supérieur mènent des recherches pour comprendre les causes, les conséquences et l’ampleur des urgences liées à la crise climatique et au réchauffement climatique. Les scientifiques ont dévoilé le rôle important que jouent les océans ou les forêts dans la régulation du climat, ainsi que les impacts immédiats de la crise climatique sur ces écosystèmes fragiles.

2. Comprendre les écosystèmes pour bâtir des sociétés plus résilientes

L’étude de nos écosystèmes, de leur nature systémique et de leurs liens avec la vie humaine et non humaine est importante pour pouvoir protéger, préserver, restaurer et réparer les dommages causés par le développement humain à la Terre. L’éducation, ou l’alphabétisation écologique, est centrale pour que nous comprenions comment les actions de tous ont des conséquences négatives sur l’équilibre de la planète, en particulier sur les forêts naturelles, le cycle de l’eau et la préservation de la faune. Un apprentissage transformateur permanent est nécessaire pour comprendre les principes fondamentaux de la vie naturelle, car la diversité accroît la résilience. Les savoirs locaux et autochtones ont contribué au fonctionnement de l’écosystème, à des mécanismes d’alerte précoce des catastrophes, à l’adaptation aux changements climatiques et à la résilience. Les savoirs traditionnels ont joué un rôle important pendant des siècles pour la protection durable de l’environnement dans des domaines comme l’agriculture, la production alimentaire et la conservation de la nourriture. Il est de plus en plus reconnu au niveau international que de nombreuses pratiques traditionnelles de gestion des terres dans les communautés autochtones, notamment celles menées par des femmes, constituent d’excellentes méthodes de conservation de la biodiversité et de maintien des processus écosystémiques.

3. Sensibiliser

Les enfants d’aujourd’hui sont les citoyens et les consommateurs de demain. Leurs comportements et leurs décisions affecteront inévitablement l’environnement. Les enfants sont aussi de puissants agents de changement social dans la société, car, en plus d’adopter des comportements responsables vis-à-vis de l’environnement eux-mêmes, ils ont également le potentiel de provoquer le changement en influençant les connaissances environnementales, les attitudes et les comportements de leurs camarades, leur famille et les membres de leur communauté.Éduquer les jeunes et les adultes aux enjeux relatifs à la crise climatique, à la pollution de l’eau et à l’utilisation des terres incitera les gens individuellement ainsi que les communautés à modifier leurs attitudes et leurs comportements à cet égard. Les initiatives visant à prévenir et à atténuer l’impact du changement climatique à travers l’éducation permettent aux enfants, aux jeunes et aux adultes de mieux comprendre l’impact du réchauffement climatique sur leurs possibilités de jouir de leurs droits humains fondamentaux.

4. Trouver des solutions

Même si des engagements fermes à agir sont pris cette semaine et que nous parvenons à limiter la hausse de la température mondiale en dessous de 1,5 °C, cette augmentation aura de graves répercussions dans le monde entier. Au fur et à mesure de l’intensification de la crise climatique, nous avons besoin d’éducation, de compétences et d’idées novatrices fondées sur des données scientifiques solides pour trouver des solutions et atténuer les dommages. Comme le propose l’UNESCO (2016), l’éducation peut faire progresser nos connaissances et nos capacités à prévenir les urgences liées aux changements climatiques et à nous adapter.

Des ingénieurs, des militants et des jeunes réalisent constamment des progrès et améliorent des dispositifs en vue de produire de l’énergie plus propre, d’imaginer des processus ingénieux pour nettoyer les océans de la pollution par le plastiqueet de concevoir des mécanismes pratiques pour permettre à la faune et à l’humanité de vivre harmonieusement côte à côte. Parallèlement, les universités sont à la tête de la recherche pour élaborer des matériaux recyclables, améliorer l’efficacité des outils fabriqués par l’homme et accroître la réutilisation des ressources les plus précieuses. L’éducation a le pouvoir d’amplifier ces initiatives et d’inverser la tendance toxique vers un extractivisme accru et des modèles de consommation non durables.

5. Demander des comptes aux dirigeants

Enfin, des citoyens et des jeunes instruits sont plus à même de demander des comptes à leurs dirigeants et de mettre la pression sur leur gouvernement afin qu’il prenne des mesures décisives contre la crise climatique. C’est ce qu’ont démontré les millions de personnes qui sont sorties de leurs écoles et leurs lieux de travail le vendredi 20 pour exiger une action urgente contre le changement climatique et pour la fin des combustibles fossiles.

Authors: Maryline Mangenot, Vernor Muñoz, Luis Eduardo Pérez Murcia

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La Campagne Mondiale pour l'Éducation (CME) est un mouvement de la société civile qui vise à mettre fin à la crise mondiale de l'éducation. L'éducation est un droit humain fondamental et notre mission et de nous assurer que les gouvernements agissent dès aujourd'hui pour réaliser le droit à une éducation publique gratuite et de qualité pour tous.